Je suis introvertie, et je le vis bien !


Tu n’es pas très bavarde… tu es timide dis ! Ose un peu ! Pourquoi tu restes toute seule ? On dirait que tu t’ennuies… t’es un peu insociable non ? Tous les introvertis ont déjà entendu ces phrases, souvent à l’allure de reproches, des milliers de fois à leur égard ! Je suis une introvertie : j’aime la solitude, je préfère rester chez moi que sortir entre amis; d’ailleurs j’ai peu d’amis, par choix, je n’aime pas beaucoup papoter, je n’ai pas peur du silence, j’ai des hobbies ennuyeux, et au-delà de tout, j’ai grandement besoin de moments calmes rien qu’à moi pour être heureuse. Aujourd’hui, j’assume entièrement mon introversion et suis ravie de faire partie de ces humains que la société dans laquelle nous évoluons voit comme des gens bizarres. Le chemin n’a pas toujours été aisé et il faut recommencer la bataille à chaque nouvelle rencontre, mais pour rien au monde, je ne souhaiterai revenir en arrière et essayer de changer qui je suis pour rentrer dans le moule qu’on tente de nous imposer !

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Je ne suis pas timide, je suis introvertie !

Avant d’être capable de mettre le mot introverti sur mon tempérament, j’étais timide. Si je ne parlais pas beaucoup, si je n’aimais pas prendre la parole, si je n’étais pas fan des soirées au lycée, si je ne participais pas aux conversations de couloir, c’était par timidité. Et je la méprisais cette timidité, je voulais m'en débarrasser, parce que je n’étais pas comme tout le monde, parce que je me sentais en décalage, parce que je n’osais rien, parce que j’avais l’impression d’être inintéressante et ennuyante. C’est lorsque je me suis intéressée au développement personnel que mon esprit s’est élargi et que j’ai pris conscience que c’était plus profond que de la timidité : j’étais INTROVERTIE*.

Si la timidité est la peur extrême du jugement et du regard des autres - ce qui se traduit par une certaine réserve, beaucoup de discrétion, parfois de l’anxiété en société; l’introversion est simplement une manière de fonctionner. Là où un extraverti se nourrit de la stimulation et des relations avec les autres, un introverti chérit les temps calmes, ou temps-morts comme aime le dire notre société à 100 à l’heure, propices à la réflexion et à la détente. J’aime dire que cette solitude dont j’ai intrinsèquement besoin en tant qu’introvertie est mon moyen de recharger les batteries : les sollicitations sociales, les échanges avec les autres, absorbent rapidement mon énergie; j’ai besoin de tranquillité pour me remettre, me reposer et être à nouveau apte à participer en société.

*Cela étant, à l’époque, en plus d’une introversion dont je n’avais pas encore conscience, j’étais effectivement timide. La timidité n’étant rien de plus qu’une peur, elle se soigne et il est possible de s’en débarrasser grâce à la déconstruction de nos croyances, l’amour de soi et la confiance en soi.

Les introvertis n’aiment pas les gens !

Ah, les préjugés et mythes autour des introvertis… il en existe une flopée, développée par une société qui met en avant les extravertis, parce que ces gens calmes qui ne parlent pas et préfèrent rester à la maison que faire la fête sont d’un ennui ! On continue de cultiver ces mythes parce que peu, encore, reconnaissent l’introversion comme une manière d’être qui est valide. L’introversion n’est pas un problème, nous n’avons pas à nous débarrasser d’elle pour être normal, comme ils disent. Et si on cassait les stéréotypes sur ces gens super chouettes que nous sommes, les introvertis ?!
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 Un introverti ne parle jamais : parler avec les autres est un vaste aspect de l’introversion. Les introvertis apprécient converser avec leurs proches, avoir des discussions profondes et intéressantes. Ce que nous n’aimons pas, ce sont les papotages oisifs qui nous font perdre notre temps ou interrompent notre tranquillité sans apporter une quelconque valeur. Nous ne voyons pas l’intérêt de déblatérer à propos de futilités, sous couvert de devoir combler un silence : voilà là une construction sociale qui veut que le silence est à fuir, et qu’il faut absolument échanger lorsque nous nous trouvons dans une même pièce. Les introvertis sont à l’aise avec le silence, ils n’ont pas besoin de parler tout le temps. Je me suis d’ailleurs récemment fait une réflexion par rapport aux discussions futiles que l’on peut être amené à avoir avec les autres au quotidien : c’est là que mon introversion et mon désir de minimalisme mental coexistent; je n’aime pas les small talks parce que je ne vois pas l’intérêt d’alimenter mon esprit de choses qui n’apportent pas de valeur ou de lumière à ma vie (je pense notamment aux plaintes, aux commérages, aux curiosités mal-placées…).
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- Un introverti n’est pas à l’aise avec les autres : un introverti est bien souvent plus à l'aise et heureux d'échanger en tête-à-tête avec une personne, qu'avec plus de participants. J'ignore trop la raison... est-ce parce que nous craignons de passer au second plan si une troisième (ou plus) personne participe à la conversation ? est-ce là un manque de confiance en nous ? Et parlons des événements sociaux... si vous cherchez un introverti dans la foule d’invités, il sera au buffet ou bien à caresser le chien des hôtes… Pas habitués à être l’instigateur et s’imposer dans un groupe de personnes, nous apprécions rester en retrait et simplement observer les gens. Aussi étrange que cela puisse paraître pour un extraverti, observer est une activité que nous adorons ! La vie heureuse d’un introverti a souvent l’air triste pour un extraverti… mais nous, on sait combien on aime ce calme et cette tranquillité !
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 Un introverti n’aime pas les gens et préfère la solitude : s’il est bien vrai que nous chérissons la solitude plus que tout, nous ne sommes pas pour autant aussi réfractaire aux situations sociales qu’il n’y paraît. Passer du temps de qualité en bonne compagnie, oui. Passer du temps à papoter avec des gens avec qui nous n’avons que peu d’affinités - et ne nous voyons pas aller plus loin, non. Un introverti préférera toujours être seul qu’en mauvaise compagnie. On y voit une perte de temps… un temps que nous aurions pu passer seul à penser, écrire, profiter de l’instant. Nous choisissons la solitude, nous ne la subissons pas ! (cf mon post “Éloge de la solitude”)
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 Un introverti n’aime pas sortir entre amis : neurochimiquement, les fêtes ne sont pas notre tasse de thé ! Le saviez-vous ? Lors de réunions sociales, un introverti finit par s’éteindre… lorsque nous avons passé un long moment à échanger, être sollicité, participer, nous ressentons une intense fatigue, et dépourvu d’énergie, nous devenons indifférent à ce qui se passe autour de nous : nous donnons cette impression d’être distant, de s’ennuyer même. Un peu de vie sociale, oui, mais trop point n’en faut. Par essence, quand nous sommes entourés longtemps, nous avons besoin de nous échapper pour nous isoler dans un environnement calme et recharger nos batteries.

Je suis introvertie, et alors ?!

Reconnaître son introversion est une chose, l’assumer pleinement en est une autre. Ce peut être une vraie tare lorsque l’on réfute ce trait de notre personnalité, et pourtant, elle fait partie de notre identité. Les introvertis subissent une pression sociale quotidienne : je reçois des remarques quant à ma discrétion, mon calme, mon mutisme, presque tous les jours au travail ou de la part de mon entourage. Si à l’époque, j’en avais honte - j’ai un problème, il faut que je me débarrasse de cette timidité, je ne suis pas normale, je dois me forcer à parler/sortir et faire semblant - aujourd’hui, je suis fière d’être introvertie et n’en ai que faire de cette pression sociale ! (cf mon post sur le regard des autres)

Le développement personnel m’a permise de comprendre ce qui me rendait heureuse et surtout, ce qui ne me rendait pas heureuse, et de dessiner la manière dont je souhaitais vivre ma vie. Sous prétexte de ne vouloir faire de la peine à personne, j’étouffais mes réelles envies : j’acceptais des invitations alors que j’aurais préféré rester à la maison; j’accompagnais mon copain à des fêtes alors que j’appréhendais (je n’allais pas passer du bon temps, j’allais m’ennuyer alors que je pourrais lire et écrire, on allait me faire des remarques). J’ai compris que la vie est à NOUS, et qu’il est essentiel de se faire passer en premier pour être heureux. Nous ne devrions jamais sacrifier notre propre bonheur pour faire plaisir aux autres (apprenons à dire "non" pour se dire "oui"), jamais renier qui nous sommes pour répondre aux standards de la société, jamais s’excuser d’être comme nous sommes. Et plus que tout, cessons de culpabiliser de ne pas aimer les mêmes choses que les autres, de paraître impoli en refusant une invitation ou égoïste en préférer rester seule que sortir. Nous devons batailler à chaque nouvelle rencontre pour faire comprendre à l’autre notre manière de fonctionner, notre besoin vital de solitude et notre façon d’être. Mais ça vaut le coup… l’apaisement de l’esprit et une vie en harmonie avec qui nous sommes, à la clé. Prenons grand soin de notre nature d’introverti et soyons bienveillant envers nous-même, c’est le secret de la sérénité intérieure. ♡

Je suis très curieuse de savoir qui sont mes lecteurs… es-tu toi aussi introverti.e ?



4 commentaires:

  1. Je suis aussi une introvertie et je le vis bien ! En Licence j'avais même demandé à deux amies de me laisser manger toute seule le midi parce que j'avais vraiment besoin d'un temps où me retrouver moi-même avec mes pensées... quand nous avons eu une réunion avec des profs et toute la promo j'ai passé mon temps à dessiner sur ma feuille... et je préfère effectivement caresser le chien que m'asseoir à table avec tout le monde x)

    Je n'aime pas les gens. Mais j'aime les individus. Ne pas aimer les gens ça signifie ne pas aimer les groupes. Les dynamiques de groupes me font un peu peur... les gens ne se comportent pas pareil, et quoi qu'on dise il y a quand même une hiérarchie... je pense qu'il y a plus d'égalité dans un tête-à-tête. Quand je vais à l'aïkido, et qu'on est vraiment nombreux en cours (genre à partir de 8-10 et plus) je suis toujours gênée, comme si je voulais me cacher quelque part. Je préfère rester à longueur de week-end pénard chez moi que de sortir... ce qui ne m'empêche pas d'aller prendre un verre avec des amies ! Mais les fêtes, les soirées et compagnie, c'est vraiment pas pour moi...

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  2. Ton anecdote me rappelle aussi qu'au lycée, le jour où j'ai compris que je n'avais plus à me "forcer" de traîner avec les gens et que j'étais juste introvertie, j'ai décidé de manger seule le midi et passer ma pause toute seule, et de plus rester avec mon "groupe d'amis" par habitude ! Quelle liberté, au final !! Tu as tout à fait raison, c'est le bon terme : plus d'égalité dans les têtes-à-têtes. Je vois qu'on se comprend bien entre introverties ! Merci pour ton commentaire en tout cas !

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  3. Hello ! Merci pour ces jolis mots. Je me retrouve bien dans cette description, je préfère les moments seules que les soirées qui s'éternisent et les discussions avec quelques personnes et non pas toute une assemblée ! Je le vis bien aussi, c'est plus les autres qui ont du mal à comprendre mais peu importe ne venez pas me déranger dans ma tranquillité !

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  4. Bonjour :)
    Je sais que cet article date un peu.
    Je suis introvertie, et fière de l'être ! Un peu plus jeune, je ne comprenais pas qu'on me demande systématiquement pourquoi je ne parlais pas toute ma journée. Certains au boulot disaient même que je leur faisais peur à arriver tous les matins, à rien dire de la journée pendant 7h et à repartir... Une seule personne a osé finalement m'approcher et on s'est très bien entendu. Je l'aime beaucoup même si on ne se voit jamais (oui, je fais partie de ses personnes qui n'ont pas d'amis proches par arrangement). Par contre, quand je rencontre, rarement, des personnes comme moi, je me sens comme sur un nuage 😊 Le problème, c'est qu'on tourne en rond et que c'est long à se débloquer, mais l'important c'est d'avoir confiance et de se sentir bien. Pas besoin de s'immiscer chez l'autre. On s'entend très bien, c'est tout. En tout cas, merci encore pour votre article. Je vous souhaite une belle journée.
    Caro

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