Quand je pense qu’il y a trois années de cela, je ne lisais qu’un livre par an (et encore), je suis pleine de joie de voir que je suis devenue celle que j’aspirais à devenir : une personne qui a toujours un bouquin sur sa table de chevet et peut lire des heures durant. Comme j’ai pris beaucoup de retard dans mes mini-chroniques et que j’ai à cœur d’être à jour avant la nouvelle année, je vous reviens encore pour parler de 5 de mes dernières lectures...

Je ne me lasse pas de la plume de Mathias Malzieu, et cet ouvrage, ma troisième lecture de cet auteur, confirme qu’il fait partie de mes favoris. Si ses histoires sont toujours pleines de poésie et de merveilleux, celle-ci, bien qu’elle traite du deuil, n’échappe pas à la règle. Ce livre est son premier roman, un conte onirique sur la mort de sa maman. Plongé dans sa grande imagination, on a l’impression qu’il l’a écrit pour lui avant de l’écrire pour des lecteurs, comme une thérapie salutaire pour faire face à la douleur. On voyage à travers le regard de Mathieu, trente ans à l’époque mais une âme d’enfant; on fait la rencontre de Giant Jack, on ressent beaucoup d’empathie. Ce roman intimiste a été un coup de cœur, car Malzieu, encore une fois, y manie les mots d’une façon singulière qui me touche en plein cœur.

« Je me sens comme un oiseau déplumé à qui on dirait “Vole maintenant”, alors que déjà respirer, je trouve ça compliqué. »

Au détour des rayons de la bibliothèque, je suis tombée face aux bandes-dessinées et me suis dit : pourquoi pas, ce sera sympa entre deux lectures. Culottées, j’en avais déjà entendu parler, notamment parce que cette oeuvre est beaucoup partagée sur les réseaux sociaux, et en feuilletant, j’ai adoré le style des dessins. J’ai beaucoup apprécié rencontrer ces femmes badass au travers des bulles de Pénélope Bagieu. Le ton est drôle, pétillant et pertinent. Ce sont les portraits de femmes qui ont cassé les codes, se sont construit une vie qui a du sens et ont tracé leur propre chemin sans se soucier du regard des autres, à des époques où peu en avaient le courage.

Jeannine est une petite mamie à la mémoire qui flanche. Depuis qu’elle s’en est rendue compte, elle consigne ses souvenirs dans un carnet destiné à sa petite-fille, Julia. Elle écrit pour lever le voile sur le plus grand secret de sa vie, une histoire d’amour bouleversante. J’ai adoré ma lecture et ai dévoré ce livre; j’ai apprécié l’écriture de cette autrice que je ne connaissais pas. Ce roman est plein de sentiments, de tendresse et de nostalgie. On parle de la vie, d’amour et d’amitié, de jalousie et de pardon. Les personnages sont attachants et singuliers, et quel plaisir de rentrer dans leur intimité le temps de la lecture. C’est ce que l’on appelle une lecture bonbon !

« Arrête donc de chercher à savoir la direction du train. Prends-le en marche et laisse-toi aller. »

Un jour, j’ai décidé de m’en foutre, et je suis devenue heureuse ! C’est pourquoi ce livre, qui semble être un incontournable du développement personnel, a particulièrement résonné avec ma philosophie de vie. Mark Manson déconstruit avec beaucoup de franchise les croyances et idées naïves que l’on peut avoir à propos du bonheur. Cet ouvrage est éclairant et riche d’exemples, d’anecdotes. Avec les bons mots, l’auteur insiste sur l’idée de libération/liberté mentale et de responsabilité émotionnelle : on est responsable de ce qui nous arrive, dans le sens où l’on est le seul décisionnaire du regard que l’on porte et de la manière dont on choisit d’y réagir. Apprendre à s’en foutre, c’est faire le tri dans nos pensées, choisir ce pour quoi on veut accorder de l’importance et s’affranchir du reste. En un mot, consacrer son énergie mentale uniquement à ce qui nous botte !

« Aspirer à une expérience positive est en soi une expérience négative; et accepter une expérience négative qui se présente ou s’impose à nous est une expérience positive. »

Le lendemain des attentats du Bataclan, Antoine Leiris publie une lettre ouverte aux assassins de sa femme : Vous n’aurez pas ma haine. Peu après, il s’arme de sa plume pour faire face à la perte : il témoigne avec beaucoup de vulnérabilité sur les jours d’après, la vie meurtrie d’un père et son fils alors âgé de 17 mois. Ce premier récit de vie m’a bouleversée mais aussi réchauffée le coeur : ce n’est jamais triste, jamais haineux, mais tendre et plein d’espoir. Alors, quatre ans plus tard, il raconte la vie, après. Il est ce papa qui fait tout pour leur reconstruire une vie normale. Il a fallu déménager, trier les affaires du passé et recommencer dans de nouveaux lieux, sans oublier. Bien que j’ai été plus touchée par le premier livre, j’ai apprécié suivre le quotidien de ce père qui tâtonne et manque d’assurance, cet homme qui fait face aux fantômes du passé avec courage et détermination. Le ton est sincère et grave, mais posé… on sent que pour Antoine et Melvil, le ciel se dégage enfin.

« Aujourd’hui, nous sommes heureux et libres. Libres de notre histoire, forts de notre histoire. »

En espérant vous avoir fait découvrir des histoires ! Je serais très curieuse d’avoir vos retours sur ces livres, si vous les avez déjà lus. Et vous, que lisez-vous en ce moment ?