Nos vies sont tissées d’habitudes, ces actions que l’on fait par automatisme, sans y penser. C’est une très bonne chose ! Une habitude s’installe pour simplifier notre vie et reposer le cerveau. Heureusement que chaque action aussi insignifiante soit-elle ne requiert pas de nous une réflexion et une prise de décision conscientes, notre énergie s’en trouverait bien vite épuisée !

Qu’en est-il des “mauvaises” habitudes ? Ces actions que l’on réalise parfois à notre insu tant elles passent sous le seuil de la conscience, et qui ont, à l’instar des addictions, des effets néfastes à long-terme sur notre état de bien-être, notre bonheur et parfois notre santé. Grignoter entre les repas, se ronger les ongles, juger les autres dans le métro, trop regarder la télévision… les mauvaises habitudes nous procurent un plaisir immédiat, si bien que nous y développons un attachement presque malsain, hors de notre contrôle. Quand bien même nous avons conscience que ces habitudes ne sont pas bonnes à faire, pas bonnes pour nous, trop souvent nous les "commettons" sans nous en rendre pleinement compte : nous sommes absents de nous-même, pas suffisamment attentifs au moment présent.

☁️ La formule déclencheur, routine, récompense !

On ne fait rien au hasard ! Chacune de nos actions répond à un besoin, et nos habitudes, bonnes ou mauvaises, ne dérogent pas à la règle. Pour espérer se défaire d’une mauvaise habitude, il faut comprendre d’où elle vient, pourquoi elle est s’est installée, et quel besoin elle satisfait. Chaque habitude est construite à partir d’un déclencheur (ce peut être la météo, un lieu en particulier, un état émotionnel…), d’une routine et d’une récompense. Pensons-y comme une formule : je me sens triste (c’est l’émotion déclencheuse), alors je mange (la routine) parce que ça m’occupe l’esprit (récompense). Une mauvaise habitude vient souvent combler un manque ou un mal-être. Elles nous font du bien (elles produisent de la dopamine, l’hormone dite de la “récompense”), alors nous les reproduisons régulièrement… c’est ainsi qu’elles installent confortablement dans notre quotidien et qu’on ne parvient plus à s’en défaire.

"Les chaînes de l'habitude, trop légères pour que vous les sentiez, finissent par devenir trop lourdes pour que vous les brisiez." - Warren Buffett, homme d’affaires américain.

☁️ Les mauvaises habitudes ne sont pas une fatalité.

Il est possible de s’en débarrasser. Vous ne le savez peut-être pas, mais le cerveau est élastique ! On parle de plasticité cérébrale. Nos actions obéissent à des mécanismes cérébraux : par la répétition d’une action se tissent des circuits neuronaux, ce qui créent les habitudes. Nous avons la capacité de modifier ces circuits, par le biais de nos pensées et nos actions pour changer notre comportement. En somme, en rejetant une habitude fréquemment, le circuit neuronal associé est moins sollicité, et le cerveau finit par éliminer les mécanismes cérébraux non-utilisés. C’est comme ça que l’on perd un automatisme !

Commençons par prendre conscience de chacune de nos vilaines manies et sa genèse, sous forme de liste à compléter avec la formule déclencheur, routine et récompense. Une fois que nous avons mesuré la taille de l’adversaire, nous pouvons passer à l’attaque !

☁️ Quel est le secret pour déraciner une mauvaise habitude ?

Décider d’arrêter. Là, c’est la solution. Plus facile à dire qu’à faire, mais je ne connais rien de plus puissant que la force mentale. Poser l’intention d’arrêter une mauvaise habitude, en prendre l’engagement même si l’on fait face à des rechutes. Lorsque j’ai entrepris d’arrêter de me ronger les ongles il y a une dizaine d’années (une mauvaise habitude qui s’était installée parce que je m’ennuyais à l’école), je m’en souviens… je venais de planter un pépin de pomme dans mon jardin et c’est à ce moment précis que je me suis dit : je décide d’arrêter de me ronger les ongles. Et c’est tout. J’ai rechuté à de nombreuses reprises, j’ai été découragée par les effets secondaires (frustration, nausées du fait du manque…) mais chaque fois, je m’en tenais à ma décision. C’est lorsque j’ai commencé à développer une passion pour le nail-art que j’ai compris que c’était gagné : j’avais vaincu une accoutumance de plusieurs années.

Se défaire d'une mauvaise habitude requiert de la maîtrise de soi : cette force mentale à résister à l’appel du plaisir immédiat. Comme un muscle, c’est en se confrontant à la résistance que l’on renforce notre auto-discipline et notre self-control pour s’affranchir enfin des habitudes qui nous font du tort.

Pour augmenter nos chances de supprimer une mauvaise habitude de notre vie, trouvons une raison indiscutable pour laquelle arrêter (émotions négatives, prise de poids, baisse d’énergie, problèmes de santé…). Nous pouvons également remplacer une mauvaise habitude par une meilleure habitude alternative. Lorsque je ressens l’envie de grignoter, je me prépare une tasse de thé. Lorsque j’ai envie de prendre mon téléphone pour scroller les réseaux sociaux, je prends un carnet et un stylo, et j’écris. Remplacer une action automatique par une autre ne se fait pas naturellement et demande de la pleine conscience… jusqu’à ce que ça ne devienne inconscient, vous l’aurez compris !

Il est plus facile d’éliminer les obstacles que de les contourner à chaque fois. Rendez-vous la tâche plus simple en compliquant l’accès à la mauvaise habitude. Ce peut être en mettant hors de portée le téléphone pendant votre travail, en n’achetant plus de sucreries et autres aliments qui encouragent le grignotage…etc.

Déraciner une mauvaise habitude bien installée n’est pas chose facile. C’est en ayant conscience de la flexibilité de notre cerveau et en trouvant les bonnes petites manigances que la tâche devient plus aisée. Les efforts en valent la peine, il en va de notre bien-être, voire de notre santé parfois.

Ce post est la première partie d’un double-article sur les mauvaises habitudes. Rendez-vous ici pour lire la suite, sur mes mauvaises habitudes & mes solutions. ☁️