Notre esprit, sans cesse sollicité, crée des dizaines de pensées par minute, et il est facile de se sentir submergé. On rumine à propos d’une décision à prendre, on repasse en boucle une conversation qui a mal tourné, on ressasse une erreur du passé, on râle à cause du mauvais temps, on lâche des noms d’oiseaux dans les bouchons… tant de situations se présentent au quotidien qui, si on leur accorde trop de crédit, ont rapidement fait de nous miner le moral ou de nous ronger de l’intérieur. Plus on porte son attention sur une pensée, plus elle nous obsède !

Là où d’autres vous diront de contrôler vos pensées et émotions, j’avise de simplement lâcher prise. Plutôt que de laisser des pensées négatives occuper de l’espace dans mon esprit, je décide de m’en délier et de m’en foutre : un concept qui a changé ma vie pour le meilleur.

“Le lâcher prise est une attitude intelligente qui conduit à ne plus perdre d’énergie à contrôler ce que l’on ne contrôle pas.” Ilios Kotsou, dans Éloge de la lucidité.

À l’origine de ma volonté d’alléger mon esprit de ces pensées qui polluent se tient mon envie de vivre une vie plus minimaliste. Si matériellement, j’ai fais le tri, c’est davantage mentalement que le travail a eu le plus d’impact. On peut parler d’écologie mentale : une volonté de réduire les pollutions et déchets dans l'esprit, en n’y laissant entrer que des pensées qui sont utiles ou apportent de la joie. Jonathan Lehmann parle de “sortir les poubelles mentales”, et j’aime plutôt bien cette métaphore !

L’apprentissage du lâcher prise et sa mise en place dans mon quotidien a été le point de départ du déploiement de ma vie. C’est vrai, laisser les pensées néfastes sur le pas de la porte de notre esprit est immensément bénéfique : nous ne sommes alors plus prisonnier de notre mental et moins sujet à la surcharge mentale. On reprend le contrôle de notre vie, on vit mieux, plus spontanément, et plus librement surtout !

☁️ Concrètement, comment fait-on pour lâcher prise ?

Je crois qu’en développement personnel, tout part toujours d’un déclic. Pour lâcher prise quant à une pensée, pesons le pour et le contre : en vaut-il la peine de gaspiller du temps et de l’énergie mentale à se ronger les sangs à propos d’une situation ou d’une personne sur lesquelles nous n’avons et n’aurons jamais aucun contrôle ? En soi, lâcher prise, c’est accepter les limites de notre propre influence sur la marche du monde. Le passé est passé et les ruminations ne changeront pas son cours, le futur n’est pas encore là et angoisser avant le jour J dérobe la joie du présent. Ce qui compte, c’est l’ici et le maintenant. De quoi ai-je envie de remplir mon esprit ? Sur quoi ai-je envie de porter mon attention ? 

Parfois, il faut savoir être un peu égoïste pour se faire passer en premier et dire enfin “je décide de ne plus me causer de souci à propos de…”. Ça ne signifie pas forcément qu’on s’en fout, qu’on a plus d’empathie ou que l’on est indifférent : on choisit simplement de ne pas réagir ni de gaspiller de l’énergie pour des choses qui ternissent notre esprit. Notre vie est à nous, peu importe ce qu’en pensent les autres. L’un de mes citations préférées a beaucoup de sens quand on parle de lâcher prise : “la vie est légère, il ne faut permettre à personne de nous la rendre pesante” (Elena Ferrante, auteure). JE décide ce que j’accueille dans mon esprit, JE décide les pensées à laisser sur le pas de la porte. Parce que la sérénité mentale est essentielle pour s’épanouir et vivre dans la paix intérieure.

— Je décide de lâcher prise du regard et du jugement des autres, parce que je suis maître de ma propre vie et que j’ai assimilé que les opinions des autres leur appartiennent. Je ne suis pas responsable de ce qu’ils pensent, et bien souvent, ça en dit plus sur eux que sur moi.

— Je décide de lâcher prise des personnes négatives ou toxiques, parce que je refuse de leur donner le droit de noircir mon existence et mon esprit.

— Je décide de lâcher prise du passé et des “j’aurais (pas) dû” : ressasser des mauvaises décisions ne remontera pas le temps.

— Je décide de lâcher prise des inquiétudes quant au futur (décision, entretien, inconnu…) : à quoi bon perdre de l’énergie mentale à angoisser pour quelque chose sur lequel nous n’avons pas de contrôle ici et maintenant ? Les “pires” scénarios que l’on s’imagine n’arrivent jamais et ces pensées grises nous immobilisent ! Ayons confiance en soi, en la vie et en l’Univers !

— Je décide de lâcher prise de la peur de décevoir ou de faire de la peine aux autres : au fond, je sais ce que je veux pour moi-même et ce que je ne veux pas. Il est vain de tourner autour du pot par peur de blesser l’autre alors qu’on connaît déjà notre décision. Si je m’impose les décisions des autres et néglige mes valeurs, je ne suis pas heureuse. Arrêtons de vouloir sauver le monde : notre bien-être intérieur prime avant le reste.

☁️ Lâcher prise, c’est s’ancrer dans le présent

Lâcher prise, c’est ne plus prendre les choses trop au sérieux et simplement apprécier le voyage de la vie. C’est accepter que les choses sont comme elles sont et que nous n’avons pas autant de pouvoir qu’on ne l’aimerait. Lâcher prise, c’est décider de laisser de côté tout ce qui nous empêche d’être heureux, se détacher de ce qui nous freine inutilement ou apporte de la grisaille à notre horizon. C’est une prise de pouvoir sur soi : je me détache du désir de maîtrise et prends conscience de ce qui est meilleur pour moi en abandonnant les pensées qui me causent de la souffrance.

Depuis que j’ai ancré le lâcher-prise dans ma vie, je savoure davantage le bonheur. Je ne laisse plus les choses que je juge inutiles à mon existence m’atteindre : j’adopte une attitude détachée, je laisse glisser les pensées sans les retenir. Se détacher des pensées leur fait perdre leur emprise sur soi et permet de vivre plus apaisé. Le lâcher prise est un chemin vers la liberté !