M'aimer est le point de départ du déploiement de ma vie.


Il émane par chez nous comme une pudeur de l’amour de soi. Un sentiment d’embarras quand on parle de nos accomplissements et fiertés personnelles. Une incapacité chronique à accepter les compliments, conjuguée à une moue gênée. Et si l’on déconstruisait les présupposés d’une société qui méprise ceux qui s’aiment et prône la fausse modestie ? 💡


☁️ Une fausse idée du narcissisme 

Pour avoir observé la vie autour de moi, je crois que lorsque l’on s’aime et qu’on le montre, la palette de réactions est souvent telle : soit, les gens nous perçoivent comme un bisounours vivant sur une planète édulcorée où les rites de passage consistent en la récitation d’affirmations positives à son reflet dans le miroir. Soit, nous sommes vus comme étant dotés d’un égo surdimensionné et d’une prétention sans pareille. Dans les deux cas, s’aimer soi-même et ne pas avoir honte de le dire, ça importune.
C’est pourtant tout bonnement absurde. Entrer dans la cage aux lions avec de l’assurance et une confiance en soi que rien ne semble pouvoir éroder requiert une dose de courage, et une sacrée avancée sur le chemin de l’acceptation de soi. 

On envie ceux qui s’aiment. On envie ceux qui s’acceptent et se sentent bien dans leurs baskets. On pense à tort que l’on vit à une époque où “les gens s’aiment trop”. Des êtres formidables, il en existe des milliards. Des êtres qui reconnaissent qu'ils sont formidables, pas autant. Des êtres qui s’aiment entièrement et osent porter leur assurance en public, encore moins. C’est là tout le syndrome propre à notre génération : les gens ne s’aiment pas et sont dans une quête permanente de validation de leur propre valeur, feignant une confiance en eux à travers un étalage vain et des clichés. Si aujourd’hui l’être humain a tant de mal à se regarder dans un miroir et apprendre à aimer réellement ce qu’il y voit, c’est parce qu’il est socialement admis que s’aimer soi-même est mal. Se sous-évaluer est devenu une norme. Il faut faire gage de prudence et toujours rester modeste dans cette vie, sinon quoi nous sommes accusés d’être vaniteux ou narcissique. C’est un fâcheux cercle vicieux : à ne pas oser s’aimer par peur du jugement des autres, on passe à côté de la plus merveilleuse rencontre de notre vie… 💫

☁️ S'aimer soi-même, la solution miracle pour être plus heureux

C’est en lisant le dernier ouvrage de Fabrice Midal, Sauvez votre peau et devenez narcissique (que j'ai beaucoup aimé et recommande) que ma perception du narcissisme s’est vue réhabilitée*. Tout en proposant une réinterprétation du mythe de Narcisse**, il déconstruit les préconceptions de la majorité : “le narcissisme n’est pas un nombrilisme, il n’a rien à voir avec la vanité : il est tout simplement la reconnaissance de soi en tant qu’être vivant et digne d’intérêt.”

S’aimer soi-même, entièrement, pour qui l’on est et qui l’on peut devenir, est probablement le meilleur pouvoir magique que vous pourrez développer dans votre existence. Il me semble même que l’amour de soi est l’antidote à bien des maux et autres complexités de notre psyché. Au-delà de l’acceptation de qui on est, s'aimer, c'est croire pleinement en soi et ses capacités à briller. Renoncer aux servitudes prescrites par la société, c’est s’autoriser à s’aimer aussi fort que l'on aime les personnes de notre vie et s’offrir le meilleur, en toute situation. Pour sauver notre peau, ne pas passer à côté de notre vie, s’ouvrir à ses infinies possibilités. Quitte à avoir l’air d’un bisounours aux yeux des autres !

“Le bonheur ne consiste pas à être tout le temps heureux, niaisement heureux à tout prix, mais à savoir que j’en ai le droit. Et c’est un renversement très profond sur le regard de la vie.” (Midal)


Montaigne disait : “dire moins de soi qu’il y en a est sottise, non modestie.” J’ai le droit d’être fière de moi, j’ai le droit de me jeter des fleurs, j’ai le droit de me trouver belle, j’ai le droit de reconnaître que je suis une personne géniale. Le bonheur est tel un toit dont les piliers nécessitent une attention et un soin tout particuliers. Parmi eux : l’amour et l’acceptation de soi. C'est un apprentissage de longue haleine, qui durera probablement toute la vie mais... “m’aimer est le point de départ du déploiement de ma vie” (Midal). ☁️
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C'est avec beaucoup d'enthousiasme que je vous offre ce premier billet qui traite d'un sujet tout particulier à mon âme : l'amour de soi, la première route à suivre pour une vie intérieure agréable. C'est promis, Des Petits Nuages ne sera pas qu'un recueil d'essais philosophiques, mais j'admets que je prends grand plaisir à écrire pour des lecteurs à nouveau. ♡






*Son précédent livre et best-seller, ”Foutez-vous la paix et commencez à vivre”, est l’un des piliers de mon développement personnel.
**Narcisse voit son reflet dans l’eau et tombe amoureux de son image, si bien qu’il chute dans l’eau et meurt. Ce que l’auteur défend, c’est qu’il tombe amoureux de son image et non de lui-même : et pour cause, Narcisse ne sait pas qu’il s’agit de lui. C’est ce qu’il appelle le drame de la méconnaissance. De plus, il fait le distingo entre amour de soi et amour propre : l’amour propre est l’amour est sa propre image mais la méconnaissance de son soi profond.


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